Jean Blouf, fils d'Antoine Blouf
et de Geneviève du Metz, du
faubourg Saint-Marcel, dans la paroisse
Saint-Martin à Paris, est né en 1643.
Il arrive en Nouvelle-France vers
1665 où on le trouve, cette
année-là, à
Ville-Marie (Montréal). Il est alors engagé comme homme à
tout faire chez Antoine Primot et Martine Messier, riches propriétaires
terriens. Il exerce aussi le métier de cordonnier.
En 1669, le plus important contingent de filles du roi arrive en Nouvelle-France. Des cent trente-deux nouvelles arrivantes seulement trois d'entre elles sont accueillies à Ville-Marie, dont la future épouse de Jean, Marie-Madeleine Guilleboeuf, âgée de 14 ans. Originaire de Saint-Etienne de Rouen, en Normandie, elle est reçue à la ferme Saint-Gabriel de la Pointe Saint-Charles, par les soeurs de la Congrégation Notre-Dame. Elle est la fille de Nicolas et de Madeleine Vauclin.
Jean Blouf, qui est âgé
de 26 ans, unit sa destinée à Marie
Madeleine Guilleboeuf à l'église
Notre-Dame de Montréal le 24 juin 1669. Le couple s'installe à
Verchères. L'histoire nous
rapporte qu'ils ont demeuré
à Boucherville, Contrecoeur,
Montréal, Varennes et Verchères.
Ils ont eu cinq fils; François, né en 1672, Jean, né
en 1675, Joseph, né et décédé en 1687, Louis,
né en 1691, Paul, né et décédé en 1694
et deux filles; Geneviève, née en 1677 et Marie-Madeleine,
née en 1683. Les enfants de Jean et de Marie-Madeleine utilisaient
le nom de Plouf ou Plouffe.
Au recensement de 1681, la famille Blouf demeure en la seigneurie de Verchères. Jean a 38 ans et il est cordonnier, Marie-Madeleine est âgée de 26 ans. Ils ont deux enfants; Jean, âgé de 7 ans et Geneviève, 4 ans. Ils possèdent 4 bêtes à corne et 5 arpents de terre cultivée. Monsieur De Verchères a alors 11 censitaires dans sa seigneurie qui n'est colonisée que depuis sept ou huit ans. Ces derniers sont propriétaires de 89 arpents en valeur.
Jean Blouf revient vivre avec sa famille à Montréal, à la fin des années 1680, puisque ses deux derniers fils y sont nés en 1691 et en 1694. C'est à cet endroit que s'éteint, en paix, notre ancêtre le 15 avril 1700.
Le 17 août 1740, Maurice, l'arrière
petit-fils de Jean, fait
l'acquisition d'une terre appartenant
au séminaire de Québec, située au sud de la seigneurie
de l'île Jésus. Il est le premier Plouffe à s'installer
à cet endroit. C'est ainsi que naquit la petite municipalité
connue, plus tard, sous le nom de L'Abord-à-Plouffe. Faisant face
à Cartierville, on y accède par le pont Lachapelle où
se trouve, aujourd'hui, le quartier Chomedey à Laval. Ce n'est pas
par hasard que l'endroit s'appelait L'Abord-à- Plouffe. C'est là
que les cageux faisaient une halte et abordaient leurs cages transportant
le bois de construction en provenance des Grands Lacs et de la rivière
des Outaouais. D'ailleurs, l'un de ces illustres cageux, Martin Plouffe,
un autre descendant de Jean Blouf, fut un guide renommé de la rivière
des Prairies.
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